André Roligheten – Marbles

Pour ce nouveau disque sous son nom le saxophoniste norvégien André Roligheten a choisi une instrumentation peu usuelle où la présence conjointe d’un vibraphone et d’une pedal steel guitar apporte une couleur rare et charmante.

Charme est sans doute l’un des mots clés pour caractériser « Marbles », qui débute par une sorte de calypso enjoué où la sonorité du ténor se place dans la lignée des héritiers de Coleman Hawkins : gros son qui ne répugne pas à afficher une douceur certaine.

Les compositions suivantes — toutes de la plume du leader — sont tantôt enlevées et festives, tantôt plus tranquilles mais toujours soutenues par une batterie souple et tonique et une contrebasse solide et profonde.

Les sonorités mêlées du vibraphone et de la pedal steel guitar forment un tapis mélodique sur lequel le saxophone déploie des solos parfois rageurs et d’une construction exemplaire.

Il est clair que l’un des soucis premiers de Roligheten est la mélodie et il ne s’écarte jamais de ce chemin sur lequel le son bien timbré de ses saxophones lui permet de varier les climats.

On prend donc un grand plaisir à entendre cette esthétique prendre forme au fil de l’écoute.

C’est donc au total un disque très original et parfaitement pensé qui tranche par rapport à certaines productions scandinaves hyper produites et tournées vers les manipulations électroniques.

Du bon jazz acoustique joué par des musiciens talentueux et composé par un leader qui a su développer un son de groupe charnu et inédit où l’improvisation trouve tout naturellement sa place au sein d’arrangements finement ciselés.