Amina Mezaache & Maracuja – Vortex

La marque de fabrique de Maracuja c’est indéniablement la sonorité veloutée des flûtes d’Amina Mezaache, par ailleurs compositrice de l’ensemble du répertoire.

Cette sonorité qui n’a rien de criard dans les aigus se déploie sur un phrasé d’une remarquable fluidité, entre autres lors de solos inventifs et superbement structurés.

Mais les autres membres du quartet ne sont évidemment pas en reste en ce qui concerne le son de groupe et à cet égard le jeu virtuose du sousaphone de Fabien Debellefontaine — qui contraste dans les graves avec la flûte de la leadeuse — est un élément clé et ne se contente pas d’assurer une rythmique souple mais fait aussi merveille en solo.

La guitare de Yoan Fernandez apporte un soutien harmonique et rythmique de premier ordre et se cantonne généralement dans un jeu en accords et en arpèges, ne prenant que de rares solos qui, tous, racontent une histoire.

Quant aux percussions coloristes de Jonathan Edo, elles complètent le tout avec un mélange de présence et de discrétion tout à fait remarquable.

Mais pour ce troisième opus en une dizaine d’années le quartet de base s’est adjoint sur deux ou trois plages les services d’invités qui, à la trompette ou au bugle, à l’accordéon et même, sur un morceau, au rap apportent de nouvelles couleurs fort bienvenues.

Si l’inspiration d’Amina Mezaache est clairement brésilienne, elle puise dans la diversité des musiques du pays et jamais dans les clichés de la bossa nova.

Chaque morceau est également prétexte à des improvisations qui utilisent toutes le langage du jazz. Ce n’est donc pas une musique exotique et l’un de ses modèles est évidemment Hermeto Pascoal, l’un des musiciens brésiliens les plus éclectiques.

Ce troisième enregistrement est donc une totale réussite et confirme que Maracuja est l’un des combos les plus originaux et intéressants de la jazzosphère hexagonale.