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L’Exposition du MEG (Musée Ethnographique de Genève), Afrosonica, Paysages sonores a ouvert ses portes en ce mois de mai 2025. Il s’agit d’une exposition sonore immersive vers les racines du Jazz et d’autres musiques comme la Cumbia, le Reggae….

L’idée de cette exposition est de mettre en lumière le pouvoir du son, de la musique, vivre l’instant présent, ouvrir les esprits, communiquer, écouter les vibrations du monde. Un peu l’inverse des musiques commerciales ou de celles générées par la mal nommée intelligence artificielle, diffusée de nos jours sur les plateformes de streaming ou lors de grandes fêtes vaudous comme l’Eurovision, cette espèce de chose informe et vulgaire.  Un bénéfique et salutaire retour aux sources, aux fondamentaux.

Cisanji – lamellophone.

Les érudits commissaires de cette exposition, Madeleine Leclair, Nelly Pontier et Mathias Liengme ainsi que toute leur équipe, proposent un parcours original, fondé sur une approche avant tout sensorielle, qui donne une place centrale à la perception sonore.

Outre les objets, c’est un parcours parmi d’importantes archives sonores qui est proposé aux visiteurs. Le MEG est ouvert depuis le début du siècle dernier (1901). Il dispose entre autres trésors, d’archives sonores datant du XIXème siècle, comme des rouleaux de cire provenant de l’île de Chios et qui auraient inspiré le compositeur Maurice Ravel (cf. Cinq Mélodies Populaires Grecques).

Carine Ayelé Durand, la directrice du MEG nous dit que « le but de cette exposition est de montrer que l’énergie de la musique et du son, permettent de ré-enchanter la Terre. A travers ses expositions, le MEG se questionne depuis 2021, sur comment habiter la terre à l’heure de l’anthropocène » ce qui est une passionnante question car « l’anthropocène est cette époque géologique caractérisée par l’impact significatif et durable des activités humaines sur la Terre et son climat depuis le début de la révolution industrielle. »

Et de conclure : « L’exposition Afrosonica – Paysages sonores invite les visiteuses et les visiteurs à entrer dans un espace de convivialité radicaleoù les voix du passé dialoguent avec les sonorités du présent… »

L’exposition explore comment le son originel, sous ses multiples formes, peut devenir une puissante force d’expression, de résistance et d’échange spirituel à travers les cultures, le temps et l’espace.

Détail d’une lyre.

Le néologisme Afrosonica souligne la contemporanéité et la portée internationale du son et de la musique d’Afrique.

L’originalité de l’exposition met en avant ces mouvement entre l’œil et l’oreille. Un cheminement à travers différentes thématiques qui donnent autant à voir qu’à écouter.

A noter que dans les 5 différents espaces de l’exposition, le travail sur le son, les ambiances sonores, toujours discrètes assez pour ne pas gêner les promeneurs qui passent d’une ambiance à l’autre sont tout à fait remarquables.

Les sons du passé peuvent être réactivés et parfois réinterprétés (comme le travail de Mikori Tagada qui propose un étrange et touchant dialogue entre un xylophone ancien et un synthétiseur Yamaha XS8). Ainsi des instruments anciens du musée ont été réactivés, pour être enregistrés et scénographiés le long du parcours de l’exposition.

Midori Takada durant l’enregistrement de la création sonore Mémoire d’arbres.

Pour bien découvrir les différents paysages sonrores d’Afrosonica, il convient de cheminer d’un univers à l’autre sans ordre établi, sans souci chronologique ou topographique particulier du continent africain. C’est l’ensemble audio et visuel dans son intégralité qui fait sens.

A noter qu’il ne faut pas quitter ce joli lieu sans emporter le catalogue de l’exposition, un fort bel ouvrage relié de 170 pages, richement illustré et également des disques (LP ou Cds), le premier, Afrosonica – Paysages sonores / Soundscapes  comportant 4 pièces qui ont été spécifiquement : produites pour l’exposition, ainsi que Centrafrique, Musique pour Sanza en pays Gbaya. Un disque enregistré chez les Gbaya de la République Centrafricaine. Par l’ethnomusicologue Vincent Dehoux.

A noter que le musée compte une jolie collection de Cds et d’LPs rares (130 titres) publiés par des ethnomusicologues et provenant des 5 continents.

©Photo de Miriam-Makeba-Johannesburg par urgen-Schadeberg

https://www.meg.ch/fr/expositions/afrosonica-paysages-sonoreswww.meg.ch

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