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Une rentrée de haut vol à la Maison de la Radio

 

Les lumières s’adoucissent, la salle applaudit à l’entrée du chef d’orchestre. Les bras levés, il crée le silence dans le public et ses musiciens. Tout est presque comme avant pour cette rentrée musicale de la maison de la Radio… si l’on excepte la demi-jauge affublée d’un masque. Mais, tout de même, le frisson du début de concert m’avait manqué.

Au programme de ce soir, trois concertos (pour trombone, contrebasse et piano ; pour saxophone ; et pour piano) de Martial Solal, pianiste virtuose et compositeur ô combien respecté ! Il a joué un grand rôle dans le développement du Jazz à la française et est reconnu pour avoir été un des premiers musiciens de l’hexagone à avoir influencé ses collègues américains. Au cours de sa longue carrière, il joue, par exemple, avec Lee Konitz, Eric Dolphy, Kenny Clarke… Toute ma concentration est dirigée vers la musique de ce géant, qui, après avoir fait ses adieux à la scène en 2019, laisse désormais sa musique jouée par d’autres solistes.

C’est une musique qu’il faut, en effet, aborder avec attention. Ne nous mentons pas, ce fut une soirée exigeante, dissonante.

Pas de Jazz à proprement parler mais son influence est claire. Dans la lignée de Stravinsky ou Ravel, Martial Solal réalise la jonction entre la musique noire américaine et la musique symphonique pour aboutir à un objet d’une grande richesse. Richesse apportée donc par la finesse d’écriture du compositeur, une musique atonale, mouvementée, très intellectuelle et qui nous laisse sans repère. Elle se vit comme une succession d’événements, de tableaux. L’Orchestre National de France ajoute sa patte pour donner une vaste amplitude aux effets couchés sur le papier à musique. En ressort une œuvre aux contrastes saisissants, des tableaux variés et toujours surprenants.

Martial Solal caractérise effectivement son écriture par la recherche de la rupture continuelle. En termes de tempo, de rythme, de mélodie, l’auditeur est guidé, sans répit, au travers de ces 3 concertos.

J’en ressors lessivé. J’en ressors aussi stimulé : les concerts reprennent et je n’ai pas fini d’être surpris.

 

Retrouvez la programmation de la ma maison de la radio en cliquant ici.

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